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ESS, arnaque ou pas !? That's the question


L’économie sociale et solidaire, l’ESS, est-elle une arnaque ? C’est la question à laquelle ont voulu répondre AVISE et Usbek&Rica, fin 2018. Pour ce faire, ils ont organisé un « tribunal », une sorte de procès factice avec pseudo avocat et pseudo procureur pour témoigner de l’économie sociale et solidaire et de son éventuelle arnaque ou supercherie. On vous résume les conclusions de cet évènement qui date déjà mais qui garde, hélas, toute sa pertinence. Puis nous vous donnerons notre positionnement. Par le groupe R’MIN à Rennes.


Le saviez-vous ? Avise est une agence d’ingénierie qui accompagne le développement de l’économie sociale et solidaire et de l’innovation sociale en France mais aussi en Europe.


Photo extraite du "procès" organisé par l'AVISE


L’ESS, arnaque or not arnaque ?


Durant ce procès, que fallait-il entendre par le mot « arnaque » ? En fait, il s’agissait de se demander si l’économie sociale et solidaire est un "modèle idéal de transformation pour notre société ou une fausse bonne idée" susceptible de tromper les néophytes et autres idéologues. Ainsi, les participants ont argumenté autour de questions comme :

  • L'ESS est-elle efficace face aux grands enjeux sociétaux à venir ?

  • L'ESS est-elle aussi vertueuse qu'elle ose le prétendre ?

  • Face à la diversité des structures qui la composent, l'ESS est-elle unique ?




Deux types de conclusion pour qualifier le rôle et l’impact de l’ESS


A la fin de ce procès, deux conclusions ont été formulées. Une disant : oui, l’ESS est une arnaque tandis que l’autre annonçait, au contraire, que l’ESS avait toute sa pertinence dans notre société. Voyons cela de plus près.



L’ESS ? Arnaque !


Pour les arguments à charge, on trouve le fait que l’ESS manque d’unité et de cohérence. Elle ne parvient pas changer profondément la société et ses excès et les acteurs qui la font vivre sont souvent divisés, en concurrence. Comme ailleurs en somme !


De plus, ils ont le culot de se poser en donneurs de leçon, laissant entendre qu’ils ont, eux et eux-seuls, la vérité concernant la justice sociale dans l'univers économique.


Enfin, on avance que l’ESS n’est pas aussi vertueuse qu’elle le laisse entendre. En effet, n'y a-t-il pas de burn-out aussi dans les structures de l’ESS ? Le turn-over des salariés n’est-il pas également conséquent ? Le harcèlement moral et/ou sexuel n’est-il pas présent dans certaines organisations se réclamant de l’ESS ?


Enfin, quelle crédibilité l’ESS peut-elle avoir quand elle crée des partenariats avec des entreprises qui ne sont pas connues, c'est le moins que l'on puisse dire, pour leurs vertus et leur humanisme comme Google ou Orange, pour ne citer qu’elles.




Economie sociale et solidaire doit survivre et combattre


En faveur de l’ESS, les arguments sont que l’économie sociale et solidaire a déjà apporté des changements positifs à notre société et suscité de nombreuses solidarités. De plus, le modèle ESS a un impact sur l’économie traditionnelle. D’ailleurs, en France, le secteur de l’ESS ne pèse-t-il pas 10 % du PIB et emploie-t-il pas près de 2,3 millions de salariés ? (source : https://www.economie.gouv.fr/leconomie-sociale-et-solidaire)


Il est également avancé que l’ESS, cofinancée souvent par les pouvoirs publics, utilisent les subventions dans des cadres bien précis et viennent en aide aux plus précaires avec des résultats probants. C'est pourquoi, on peut lire dans le compte rendu du procès factice : « L’économie sociale et solidaire a le mérite de mettre autour de la table une grande diversité d’acteurs et de s’imposer comme un guide pour notre système égaré, un idéal vers lequel il faut tendre ».


Enfin, ultime argument, "L’ESS porte un projet de société qui ne peut être discrédité en bloc". En effet, elle n’a pas seulement "vocation à colmater les brèches de notre système et à panser les plaies du capitalisme dans la sphère économique car elle est aussi un levier de transformation de l’action publique et de la société entière permettant de faire évoluer les mentalités"…


Le verdict du procès : acquittement ou condamnation de l’ESS ?


Après délibérations, la moitié du jury a condamné l’ESS, l’autre l’a acquittée. Egalité, 1 partout. Il a donc fallu faire appel au vote du public qui a assisté aux plaidoiries. Ce dernier a sauvé l’ESS, de justesse. Pauvre ESS, oui pauvre économie sociale et solidaire qui est parvenue a sauvé sa peau mais, hélas, sans gloire…





Et la conclusion du groupe R’MIN par rapport au procès l’ESS ?


Oui, nous qui sommes des acteurs de l’ESS; oui, nous qui nous revendiquons de ses valeurs, quel avis avons-nous sur ce verdict ? Sommes-nous pour l'ESS ? Sommes-nous contre ? Pour nous, la question n'a pas de sens. Si nous nous consacrons aux actions relevant de l'ESS, c'est que nous voulons y croire de toutes nos forces. Par contre, une évidence nous saute aux yeux : est-ce vraiment le système qu'il faut changer ? Doit-on voir l'ESS comme un pansement contre le capitalisme forcené ? Et si le problème était ailleurs ?



Quand c'est l'Homme qui pose question !


En effet, n'est-ce pas l'Homme qui pose problème ? N'est-ce pas son fonctionnement psychologique, sa psyché qui pervertit toute idée humaniste et vertueuse ? L'Homme invente le communisme mais quand il lui donne vie, quand il concrétise l'idée, cela devient un enjeu de pouvoirs entre les acteurs, une guerre d'égo entre celles et ceux qui veulent devenir the boss ! Et ça finit comme on le sait... Il suffit d'étudier l'histoire, par exemple, des groupes humains qui ont tenté de créer un nouveau monde via des projets collectifs dénués de hiérarchie, on peut citer, par exemple, les kibboutz. Rien n'a fonctionné. Echec sur toute la ligne. Les mêmes repères se sont mis en place avec des guerres internes pour savoir qui sera celui ou celle qui deviendra la chef. Bref, c'est toujours le même schéma. Alors comment faire ? Si l'on constate que toute nouvelle organisation, aussi belle soit-elle, finira par être polluée dans sa mise en forme par l'égoïsme, l'égocentrisme et l'ambition de l'Homme, que devons-nous faire ? Est-ce l'économie sociale et solidaire (ESS) qui doit être sur le banc des accusés ou l'Homme ?


La révolution ne viendra pas en inventant des organisations soi-disant plus éthiques, plus justes mais en changeant profondément l'être humain. Une révolution psychologique pour l'humanité ? Cela semble être la seule issue. Avant qu'il ne soit trop tard.


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